Sécurité sanitaire : les personnes allergiques au pollen vont être servies !
Le changement climatique, en particulier l’augmentation de la concentration en CO2, le changement des saisons, des précipitations et des températures, va augmenter la prolifération de plantes allergènes. Il va également modifier la dispersion du pollen, affecter la distribution des plantes allergènes, et avancer ainsi qu’allonger la « sneezing season » (littéralement « la saison des éternuements »). Au cours des dernières années, de nombreuses études ont été publiées, notamment par l’Agence de Protection Environnementale américaine (Environmental Protection Agency – EPA), démontrant un lien entre changement climatique et augmentation du pollen. L’étude présentée par Leonard Bielory montre que le nombre moyen de particules de pollen par mètre cube au cours d’une journée, qui était de 8 455 en 2000, pourrait passer à 11 412 en 2020 puis à 18 285 voire 21 735 en 2040.
Les régions de haute latitude se réchauffant plus rapidement que les régions en moyenne latitude, le Nord des Etats-Unis devrait être davantage concerné par l’allongement de la saison du pollen. Ces changements sont d’ailleurs déjà perceptibles. En 2011, une étude du département américain de l’Agriculture (United States Department of Agriculture – USDA) montrait qu’en raison du réchauffement climatique, le pollen d’ambroisie restait désormais présent dans le Nord des Etats-Unis et au Canada pendant près d’un mois de plus qu’en 1995.
L’annonce d’un doublement des quantités de pollen d’ici à 2040 est donc une très mauvaise nouvelle pour les personnes allergiques qui souffrent, en particulier au printemps, d’asthme, de fièvres, d’irritations ou encore d’eczéma. D’après l’ACAAI, 60 millions d’américains souffriraient aujourd’hui d’allergies nasales et les allergies sont la 6ème maladie chronique la plus coûteuse aux Etats-Unis. Le coût de l’asthme et des rhumes des foins a été estimé de 6 à 12 milliards de dollars par an et le coût de l’eczéma de 1.2 à 5.9 milliards de dollars par an.
Si les allergies peuvent être rendues plus supportables grâce aux conseils des allergologues, à des comportements adaptés (garder portes et fenêtres fermées, éviter de sortir en milieu de journée, changer ses habits après les sorties à l’extérieur, …) et à l’emploi de certains médicaments, il n’existe pas pour l’instant de traitement global. L’ACAAI recommande aux personnes souffrant d’allergies de faire une immunothérapie, ce qui pourrait également leur permettre d’économiser 41% de frais d’assurance maladie. Un conseil qui sera certainement utile avec l’exposition accrue au pollen et l’augmentation à prévoir du nombre de personnes allergiques.
BE Etats-Unis numéro 310 (27/11/2012) – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT –